La faune de Sologne
Les fauvettes de Sologne
Nous sommes baptisées "à tête noire", "grisette" ou "des jardins", mais qui sommes-nous ?
Nous avons encore bien d'autres noms, mais permettez-moi de nous présenter un peu plus précisément !
En effet, nous allons bientôt toutes vous retrouver, après ces quelques mois passés loin de vous, sous des latitudes plus clémentes.
A mon tour ! Saurez-vous me reconnaître ?
Je pèse entre 14 et 20 grammes, mon envergure est de 20 à 23 centimètres pour une longueur d'environ 13 cm. Je suis plutôt solitaire, et on me rencontre assez facilement dans les jardins, les sous-bois forestiers et les bois buissonneux. Je suis plutôt fière de mon chant mélodieux bien qu'on puisse aussi surprendre mes cris secs typiques "tac" ou "tac-tac" ou encore "tek tek". J'hiverne en Europe méridionale dans les vignes et les oliveraies, mais vous pouvez aussi me voir ici, en hiver, aux mangeoires. Mon nid est un tressage de petites coupes de tiges d'herbes, garni de crins, dans un buisson, de 50 cm à 2 mètres du sol. Je ponds 3 à 5 œufs, à deux reprises, entre avril et juillet. Ma nourriture se compose de baies charnues, de sureau par exemple, ainsi que de nombreux insectes et larves (plus de 100 espèces ! ).
Quand je vous aurai décrit mon costume, vous me nommerez sans aucun doute. J'ai une petite calotte noire lorsque je suis un mâle ou brune si je suis une femelle ; mon dos est brun-gris et ma face ventrale gris-pâle, le costume de la femelle est plus brun. Je suis plutôt satisfaite de ma silhouette svelte, allongée, bref, élégante ! Elle s'accorde volontiers à mon incessante activité sautillante d'une branche à l'autre.
Fauvette à tête noire, crédit photo Emmanuel Fréri.
Trouvé ! Je suis la Fauvette à tête noire !
Assez parlé de moi, voyons un peu celle avec qui vous pourriez me confondre…
Elle fait un centimètre de plus pour une envergure de 20 à 24 cm. Elle est légèrement plus grosse : 16 à 23 grammes, elle aussi est solitaire et fréquente les mêmes milieux que moi. De son plumage, je dirais qu'il s'agit d'un tailleur Chanel gris ton sur ton. Il est de couleur brun gris pâle, sa face ventrale est plutôt beige pâle et ses pattes grises. En vol, elle apparaît terne. Son chant est musical, prolongé, un peu comme le chant d'un Merle noir, mais ne comporte pas mon "forte" ni mes accélérations. Ses cris d'alarme sont aussi plus doux.
Elle a quasiment le même régime alimentaire que moi et son nid pourrait sans problème être confondu avec le mien. On le trouve rarement au-delà d'un mètre du sol.
Fauvette des jardins, photo libre de droit
Trouvé ! Oui ! C'est bien elle, l'Arlésienne des oiseaux, la Fauvette des jardins.
Je vois que votre perspicacité est sans égale, permettez-moi d'en abuser encore ! Le temps d'un portrait mystère supplémentaire.
Cette fauvette est typique des milieux dégagés parsemés de buissons et d'arbustes, comme les bords de routes envahis de végétation, les haies ponctuées de ronciers ou les fourrées d'épineux des landes sèches. Elle chante volontiers d'un perchoir peu élevé ou encore à l'occasion d'un bref vol vertical dansant. Elle est toutefois plutôt discrète, bien que curieuse, ce qui la pousse à se découvrir pour votre satisfaction. Elle a quasiment les mêmes mensurations que moi. La tête du mâle est gris bleuté pâle, la gorge blanc pur, le dos brun terne, la face ventrale lavée de rose sur la poitrine ; en vol on peut voir sa longue queue sombre bordée de blanc. La femelle a la tête brune et le dessous beige rosé. Son chant est précipité avec des brèves strophes donnant un gazouillis plus ou moins rauque. Son cri d'alarme est rêche "tcharr", un peu étouffé. Quant à son nid et son régime alimentaire, elle fait comme moi !
Fauvette grisette, crédit photo Emmanuel Fréri.
A votre avis ? Encore bravo ! Vous avez reconnu la Fauvette grisette !
Armelle Courant