La faune de Sologne
Suivi des populations de rapaces diurnes nichant sur la commune de Marcilly-en-Gault
Pourquoi ?
En 2000 et 2001, un recensement de l’ensemble des rapaces diurnes nicheurs a eu lieu sur tout le territoire français et a donné lieu à la publication d’une synthèse en 2002 précisant les effectifs des différentes espèces nichant en France. Celle – ci a permis de mesurer l’évolution de ces différentes espèces en comparant les effectifs de 2002 avec ceux du recensement national précédent, datant de 1984.
Or à partir des résultats de 2002, il s’est avéré qu’il était possible d’évaluer chaque année la population française d’une quinzaine d’espèces de rapaces diurnes grâce au suivi d’un carré central ( cf méthodologie ) par département français. Ce suivi annuel a démarré en 2004 et en 2005, il s’est déroulé sur une zone située sur la commune de Marcilly-en-Gault.
Celui-ci a été réalisé par trois autres membres de Sologne Nature Environnement
( Frédéric Pelsy, Maurice et Eva Sempé ) que je remercie pour leur participation.
Méthodologie
Un carré central est un carré de 5 km de côté tracé au centre d’une carte IGN au 1/25 000ème, il s’agit de la zone sur laquelle sont recensés les couples de rapaces nicheurs.
Six points d’observations, offrant une vue dégagée et répartis sur l’ensemble de cette zone, ont été choisis afin de réaliser cette étude qui s’est déroulée au cours du printemps et de l’été 2005.
Les observations ont été réalisées grâce à la présence simultanée des observateurs sur les différents points de la zone afin d’éviter des doubles comptages. Celles – ci, grâce au relevé des vols de parade et des comportements de défense territoriale, ont permis d’estimer le nombre de couples nicheurs des différentes espèces de rapaces diurnes présentes dans ce secteur.
Résultats
Le rapace le plus abondant de cette zone s’est révélé être la Buse variable avec une estimation de 14 à 15 couples nicheurs, suivie de loin par le Faucon crécerelle avec 4 à 5 couples. Deux autres espèces, la Bondrée apivore et l’Epervier d’Europe, avec 3 à 5 couples nicheurs sont également bien représentées.
Par contre les autres espèces, Milan noir, Circaète Jean-le-Blanc, Faucon hobereau et Busard Saint–Martin avec au maximum 1 couple nicheur sont peu abondantes dans ce secteur.
Il est surprenant de constater qu’aucun couple d’Autour des palombes n’a été noté au cours de ce suivi car le milieu boisé de cette région lui est favorable et il y a de fortes chances pour qu’il y soit nicheur. Cependant ce rapace est très discret et la méthode des points d’observations utilisée pour ce suivi ne permet probablement pas d’appréhender précisément sa population nicheuse. En plus, les observations ont été réalisées au printemps alors que la période des parades nuptiales est en février (il est alors plus facile de repérer les couples d'Autours).
Avec au moins 8 espèces nicheuses détectées, ce suivi confirme la diversité des rapaces présents en Sologne et l’importance de notre région à leur égard.
Ce suivi se doit d’être maintenu au cours des prochaines années car il permet, contrairement à ce qui se passait auparavant, de disposer chaque année d’une estimation nationale de la population nicheuse de différentes espèces de rapaces diurnes.
Mathieu Mabilleau