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Une marouette ponctuée en Sologne

La Marouette ponctuée (Porzana porzana)

Deux Marouettes ponctuées ont stationné pendant quelques jours, début octobre, sur l'Etang de Beaumont à Neung-sur-Beuvron. Elles ont été observées par plusieurs passionnés d'ornithologie, comme moi. Cette espèce, très furtive, est toujours difficile à voir. Notre joie fut donc immense de pouvoir observer un des oiseaux pendant vingt minutes, juste devant l'observatoire de l'étang.

La Marouette ponctuée, oiseau de la famille des Rallidés, est ponctuée et rayée de blanc sur le dos et le ventre, avec le dessous de la queue chamois. Le gris du cou et du plastron est également ponctué de blanc. Le bec jaune-vert est court et marqué à la base d'une tache rouge. L'oiseau est plus petit que le Râle d'eau, de la taille d'un merle.
Migratrice, la Marouette ponctuée hiverne surtout en Afrique, rarement dans le Sud-Ouest de l'Europe. Elle part en août et septembre (voire octobre) et revient en avril et mai dans nos contrées.
Son chant, portant très loin, est une répétition de "houitt" sifflés, qu'elle n'émet qu'après la nuit tombée.
Hôte des formations végétales marécageuses et denses, la Marouette ponctuée est une espèce mal connue car difficile à repérer. Un sol vaseux très humide, voire même la présence d'eau libre à proximité immédiate, une végétation dense, et la présence de corridors lui sont nécessaires et lui permettent de se faufiler à couvert sans obstacle. Sa nourriture se compose d'invertébrés et de végétaux.
Sa reproduction débute en mai et juin. Elle construit un nid, généralement sur un touradon de laîche en secteur inondé. Huit à douze œufs sont pondus et couvés 18-21 jours. Les poussins sont nidifuges (ils quittent le nid tout de suite après leur naissance) et ils volent vers 30-35 jours.
 La Marouette ponctuée est une espèce protégée en France figurant sur la liste rouge des espèces en danger. Dans notre pays, les effectifs nicheurs de la Marouette ponctuée sont de moins de 250 couples, en diminution probable de 20 à 50 % depuis les années 1970. Les menaces qui pèsent sur l'espèce sont essentiellement liées à la dégradation de son habitat de reproduction (disparition des marais, drainage ou mise en culture des prairies humides).
En Sologne, la seule donnée récente que nous possédons est un oiseau trouvé mort sur la commune de Saint-Laurent (près de la Forêt de Vierzon, dans le département du Cher) en 1996 par une adhérente. Mais cela ne veut pas dire que l'oiseau n'est pas présent, il nous échappe peut-être, en raison de ses mœurs nocturnes et discrètes.

 
Eva Sempé