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Le Muguet

Le Muguet (Convallaria majalis)

Qui ne connaît le muguet, porte-bonheur et fleur du 1er mai ? On le nomme aussi le « Lis des vallées, lis de mai, clochette des bois » et autrefois « muguade » à cause de son parfum rappelant la muscade. Son nom vient du latin convalis = vallée encaissée et de majalis  = mai.
Il fait partie du genre Convallaria de la famille des Liliacées. (Cette famille sera présentée dans la prochaine lettre)
C’est une jolie plante herbacée, glabre (sans poils) et vivace, d’environ 30 centimètres de hauteur, à rhizome rampant, à une ou plusieurs tiges (hampes) engainantes, vertes ou légèrement violacées, accompagnées de 2 ou 3 feuilles vert foncé, elliptiques, entières, presque opposées et à nervures parallèles. Ses fleurs sont petites, blanches, en forme de clochettes arrondies, très odorantes. Elles sont généralement groupées en grappes de 2 à 9 d’un même côté de la tige. Elles sont rarement seules. Le fruit est une baie rouge, très toxique. On a pu constater des empoisonnements chez des oies et des canards friands de verdure ainsi que chez des enfants consommant des baies ou mastiquant des tiges. Attention, l’eau où a trempé des brins de muguet devient toxique (n’arrosez pas vos géraniums avec !)
On trouve le muguet dans les bois, les broussailles, les prairies et les jardins sauf en région méditerranéenne. On n’en connaît qu’une seule espèce mais plusieurs variétés dont quelques unes cultivées par forçage (Muguet de Nantes )
La reproduction du muguet se fait essentiellement à partir du rhizome (racine rampante) qui produit des bractées (sortes de feuilles) d’où surgiront une hampe et des feuilles. Les fleurs sans nectar n’offrent aux insectes que du pollen d’où une rare fécondation par ceux-ci ; en fait la fleur devient fruit (baie rouge) par autogamie c'est-à-dire  par la fécondation directe des ovules d’une fleur  par le pollen de la même fleur.
La fleur de muguet est utilisée en parfumerie.
En pharmacie on utilise la plante entière cueillie au moment de la floraison. Le muguet est connu depuis très longtemps pour sa toxicité. Il est entré dans le domaine thérapeutique au XVIe siècle mais ce n’est qu’avec le développement de la chimie que l’on a pu isoler, en 1856, des glucosides actifs mais dangereux. Ces principes actifs de la plante, correctement dosés, régulent l’action du cœur et sont employés en cardiologie, exclusivement sous contrôle médical. L’effet est plus rapide que celui de la digitaline sans toutefois laisser de toxines dans l’organisme, celles-ci étant éliminées dans les urines. 
On dit aussi qu’autrefois, la poudre de fleur permettait de calmer les maux de tête des enrhumés en leur faisant évacuer beaucoup de sérosités par les narines. Mais qui connaît ce « procédé » de nos jours ?

Proverbes concernant le muguet :
« Les premiers passants emporteront tout le muguet mais les derniers venus en trouveront encore à leur suffisance », ce qui prouve qu’à l’époque de ce proverbe, le muguet était particulièrement abondant et qu’il y en avait pour tout le monde.
« Qui ne sait se courber ne voit pas le jeune muguet ». Il faut donc un peu de courage pour trouver le muguet et surtout, comme pour les champignons, connaître les coins.

Dans le genre Convallaria, on trouve  la :
Maïanthème à deux feuilles (Maianthemum bifolium). On l’appelle parfois « petit muguet ». Elle se présente souvent en colonie. Les deux feuilles sont plus larges et plus courtes que celles du muguet, elles ont une forme de cœur avec des nervures parallèles très apparentes. Les fruits sont rouges et toxiques ; la fleur blanche, très petite, étoilée, se présente en grappe au sommet de la plante ; elle est légèrement parfumée. Les racines, comme celles du muguet, sont rhizomateuses On la trouve sur des milieux acides, humides, riches en humus et ombragés. Elle est fréquente en moyenne montagne, absente de la Région Centre.

Très proche du muguet mais dans le genre Polygonatum nous trouvons les Sceaux de Salomon. Le nom de cette plante provenant, dit-on, des protubérances épaisses en forme de cercle sur la racine rhizomateuse et dues aux cicatrices des tiges anciennes. Elles ressembleraient au sceau du roi Salomon.
Sur les 20 espèces connues de cette plante, nous citerons les trois « grands muguets » : le multiflore, l’officinal ou odorant et le verticillé aux feuilles étroites et verticillées (plantées au même niveau autour de la tige) que l’on trouve essentiellement en montagne.

Sceau de Salomon multiflore ( Polygonatum multiflorum) est une grande plante issue d’une forte racine en rhizome. Ses feuilles larges sont en forme de lance, les fleurs, en clochettes allongées, sont rétrécies en leur milieu et sont généralement groupées par 2 à 6 à partir de l’aisselle des feuilles. Le fruit est une baie noir bleuté contenant plusieurs graines (oligosperme). On trouve le multiflore un peu partout en forêt et sur les talus des chemins. En Sologne il est souvent en association avec la Jacinthe des bois. C’est une plante utilisée en ornementation dans les jardins.

Sceau de Salomon odorant ou officinal (Polygonatum odoratum) est ainsi nommé à cause du parfum discret de ses fleurs et parce que son rhizome était autrefois utilisé pour soigner les contusions et les saignements. La tige est anguleuse et  les fleurs, en cloche unique ou par paire, ne sont pas rétrécies en leur milieu. Il est facile à confondre avec le précédent. On le trouve surtout sur les terrains calcaires, elle est absente de Sologne.

Sceau de Salomon à feuilles verticillées (Polygonatum verticillatum)  a des feuilles étroites et se trouve uniquement en montagne.

Maryse et Raymond Aucante,  Jean-Claude Barthoux