La flore de Sologne
Les bruyères de Sologne
Les bruyères, plantes qui aiment les sols acides (plantes acidophiles) courantes en Sologne, constituent généralement des arbustes de tailles variables, de quelques cm à plus de 2 m pour la Bruyère à balai (Erica scoparia). Les feuilles, très fines, sont alternes, opposées ou verticillées (à plusieurs autour et au même niveau de la tige). Les fleurs en clochettes sont généralement en grappes et comportent 4 à 5 pétales soudés. Les étamines sont nombreuses. Les fruits sont des capsules sèches comportant des ouvertures laissant sortir les graines minuscules que disperse le vent. Il en existe plus de 500 espèces de part le monde. Plante de la famille des Ericacées, elle désigne sous le même nom deux plantes : la Callune et les bruyères véritables. Nous présentons celles que l'on peut rencontrer à l'état naturel dans notre région.
La Callune fausse-bruyère (Calluna vulgaris) ou brande est un sous-arbrisseau ligneux pouvant atteindre 80 cm. Très rameux, il porte une écorce rougeâtre. Les rameaux sont dressés et effilés. Les feuilles, très petites, sont opposées 2 à 2 et denses sur la tige. La fleur, petite, rose pâle, présente des pétales séparés. Dans nos régions, elle ne fleurit pas avant juillet-août. La Callune se multiplie abondamment par des tiges souterraines, surtout dans les landes au sol siliceux. Son broyage, mêlé à du sable et décomposé, constitue la terre de bruyère.
La Bruyère cendrée (Erica cinerea) fleurit dès le mois de juin. Elle varie de 15 à 60 cm. Ses feuilles, très fines, sont verticillées par 3. Les fleurs, en grappes, sont de belles clochettes mauve foncé, parfois blanches. Elle apprécie les landes sur argile avec un sol frais et les bordures de bois sur sol sec, acide et sableux.
La Bruyère à balai (Erica scoparia) occupe plusieurs régions de Sologne. Elle est très haute et les brindilles, d’aspect clair, portent des feuilles verticillées par 3 ou 4. La fleur est très petite, verte et rose, en grappes minces.
La Bruyère à quatre angles (Erica tetralix) ou Bruyère tétragone, se découvre dans des lieux généralement tourbeux et humides (lande tourbeuse, tourbière, …). Elle se caractérise par un aspect duveteux, des feuilles poilues espacées sur la tige et verticillées par 4. Ses fleurs, globuleuses, rose plus ou moins foncé, mais plus claires que celles de la Bruyère cendrée, sont en grappes serrées au sommet de la tige.
La Bruyère vagabonde (Erica vagans) atteint 60 cm maximun et présente des feuilles verticillées par 4 ou 5. Les fleurs, du lilas au blanc, constituent des grappes serrées où les anthères sont très visibles. Rare en Sologne, où elle se cantonne pour l'essentiel à la Forêt de Vouzeron.
Utilisation :
Les bruyères furent utilisées en médecine. Selon les périodes, elles étaient conseillées en décoction contre les calculs urinaires, pour leurs vertus diurétiques, rapides et puissantes, ainsi que contre les rhumatismes.
La Callune a longtemps servi en teinturerie, notamment pour teindre la laine en brun noisette, en jaune en ajoutant de l’alun, en noir avec un mélange de sulfate de fer.
En parfumerie, selon les modes, les fleurs fraîches de bruyère additionnées d’huile d’olive et malaxées, donnait une huile cosmétique.
Les bruyères étant des plantes qui attirent les abeilles on peut trouver de nombreux miels, souvent très sombres.
Une bruyère particulière (Erica carnea) qui pousse en montagne et dont la racine, épaisse, présente d’énormes renflements noueux et durs sert à la taille de pipes en « racine de bruyère ».